Avantages et inconvénients des différents matériaux du réemploi

Dans l’opinion publique, le verre trône encore comme le seul des matériaux réutilisables candidat à la consigne pour réemploi. Pourtant, grâce à la législation sur le réemploi et l’innovation, la consigne va plus loin en diversifiant les types d’emballages consignés. Au-delà de la simple bouteille en verre consignée, on peut rencontrer des contenants en plastique réutilisables ou encore des barquettes en inox lavables. Si cette diversification permet d’élargir le réemploi à tous les secteurs, tous les matériaux ne se valent pas. Dans cet article, nous comparons les avantages et inconvénients de chaque matériau ré-employé afin de mieux vous guider dans votre projet de réemploi.

Le verre consigné : roi des matériaux réutilisables ?

Les avantages du verre pour un contenant consigné

Historiquement, le verre était utilisé dans la consigne des boissons car c’est un matériau robuste et hygiénique. En effet, le verre étant inerte, il ne risque pas de transmettre des molécules à l'aliment avec lequel il se trouve en contact. Par ailleurs, il résiste à toutes les températures, notamment les plus hautes pour le lavage et la stérilisation des contenants consignés. De plus, le verre peut être lavé, transporté et réutilisé à l’infini sans craindre de le dégrader. Enfin, le verre est un matériau réutilisable propice à la standardisation des emballages pour faciliter le développement du réemploi.

Un matériau écologique à nuancer ?

Le verre est certes robuste, mais il casse. C’est pourquoi, il exige un plus grand soin pour être transporté en toute sécurité. Cela implique irrémédiablement davantage de protections autour des contenants en verre consignés. Lorsque l’on mentionne le remplacement de l’emballage à usage unique par le réemploi de matériaux comme le verre, l’argument du poids est prépondérant. En effet, comme évoqué dans notre article comparatif entre la consigne et l’usage unique, les boucles de réemploi sont intéressantes en dessous d’un seuil de 250 km de trajets cumulés.

Avantages et inconvénients du plastique pour le réemploi

La loi AGEC impose un objectif de 20% de réduction des emballages à usage unique d’ici 2025. En particulier, 50% de cet objectif devra être atteint via la mise en place de boucles de réemploi et de recyclage. C’est pourquoi, le recyclage du plastique et sa réutilisation sont de plus en plus mis en valeur. Le plastique recyclé est-il pour autant une solution d’avenir pour le réemploi ?

Zoom sur le PET recyclé: une solution durable pour les emballages ?

Le PET recyclé (rPET) est l’un des matériaux réutilisables constituant la majorité des bouteilles et flacons en plastique recyclé. Il est essentiellement fabriqué à partir des bouteilles collectées dans les bacs de tri sélectif. C’est un plastique thermoformable (qui se déforme sous l’effet de chaleur) pouvant être moulé dans toutes les formes d’emballages.

N’utilisant pas de matière première neuve (pétrole), le rPET semble assurer un gain écologique et économique sur l’étape de fabrication. En utilisant du plastique PET déjà produit comme matière première, il évite également l’incinération ou l’enfouissement de déchets. C’est d’ailleurs ces avantages que mettent en avant les différents débats pour l’instauration d’une consigne du plastique via des collecteurs.

Néanmoins, en considérant l’étape de recyclage du plastique, le rPET soulève plusieurs interrogations quant à son réel bénéfice économique et environnemental:

• C’est un plastique qui reste fragile et peu robuste. Par exemple, une bouteille en plastique ne peut pas être réemployée tel quel comme le verre consigné.
• Le processus de recyclage est très énergivore pour laver, broyer et refondre les particules de PET.
• Le recyclage du plastique dégrade le matériau à chaque cycle. Ainsi, le rPET a une durée de vie limitée.
• S’il n’est pas réutilisé à travers une boucle de recyclage fermée (pour produire un objet à l’identique) et qu’il est mélangé à d’autres matériaux réutilisables, le recyclage est très difficile.
• Le rPET est en moyenne 5 à 10% plus cher que le PET vierge et neuf.
• Des coûts supplémentaires de fabrication peuvent être engendrés en comparaison à un contenant consigné qu’on lave.

Le boom du polypropylène dans les matériaux réutilisables

Avec le PET recyclé, le polypropylène (ou PP) est le plastique le plus utilisé pour fabriquer des objets moulés comme de la vaisselle ou différents contenants. C’est un thermoplastique reconnu pour ses propriétés mécaniques et chimiques qui le rendent solide et résistant à faible coût. On le retrouve également dans certains tissus ou cordages sous forme de fibre polyester. La solidité de ce plastique en fait un candidat de choix pour fabriquer des objets réutilisables comme le cas des colis réemployables de la marque Hipli.

La loi AGEC ne s’étant pas prononcée sur le type de matériau réutilisable à employer dans la restauration rapide, on voit de la vaisselle en polypropylène faire son apparition un peu partout. Bien que résistante, la durabilité de ce matériau face à de multiples utilisations est limitée. En effet, le polypropylène n’est pas inerte et risque par exemple de s'abîmer à chaque lavage à haute température. De même, son recyclage est possible mais limité en nombre de cycles pour les mêmes raisons que le rPET.

Que ce soit pour le rPET ou le PP, l’utilisation de plastique en contact prolongé avec des aliments soulève des questions sanitaires. Une étude menée en 2020 sur le risque de relargage de microplastiques dans des biberons en polypropylène a montré que ce matériau relâche plus de 16 millions de particules par litre.

Enfin, parmi les matériaux réutilisables, le plastique questionne sur le critère de standardisation des emballages réemployables. Ce dernier est une condition étudiée aussi bien par CITEO que l’ADEME afin de répondre au mieux aux exigences du passage à échelle de la consigne pour réemploi.

Quid de l’acier inoxydable pour un emballage consigné ?

L’inox, un compromis entre verre et plastique ?

L’acier inoxydable est un matériau léger, lavable et réutilisable à l’infini. Il présente l’avantage d’être très résistant à la fois à la chaleur et à l’humidité en restant inaltéré. Son caractère inaltérable le rend favorable à l’utilisation pour l’industrie agroalimentaire.

Contrairement au plastique, c’est un matériau facilement standardisable en vue d’une boucle de réemploi élargie.

L’impact écologique de l’inox

Si l’inox apparaît comme une solution pratique et écologique dans le réemploi de matériaux, certains aspects viennent nuancer son portrait:

• La fabrication initiale de l’acier inoxydable est polluante (extraction de minerais), énergivore et localisée en Asie.
• La qualité de l’inox est variable et un risque d’allergie au nickel est présent pour ceux de basse qualité.
• C’est un matériau coûteux.

Les différents matériaux réutilisables pour le réemploi des emballages présentent chacun leurs avantages et inconvénients. Nous pourrions compléter la liste avec des alternatives telles que le tissu ou le bois, mais celles-ci sont moins pertinentes pour un passage à échelle. Chez Bocoloco, nous avons à cœur d’accompagner les marques et les enseignes dans une démarche de réemploi durable qui leur correspond. Notre but est de leur faciliter la transition vers la consigne pour tous les acteurs impliqués. Ainsi, nous sommes la première solution clés en main en magasin qui permet de gérer facilement la consigne.